Régine Charvet Pello, PDG, RCP Design Global,
Jean-François BASSEREAU, Professeur associé, Laboratoire CPI, ENSAM, CER Paris, Chercheur RCP Design global, jean-francois.bassereau@paris.ensam.fr, Louise Bonnamy, RCP Design Global
Le design dispose de peu d’instruments méthodologiques permettant d’expliciter sa démarche, la rendant ainsi difficilement agrégeable à d’autres approches de conception. Pas non plus de techniques propres à l’évaluation des résultats du travail de design. Pourtant, sa revendication d’avocat du consommateur impose au designer de démontrer une certaine représentativité de l’individu. L’évaluation sensorielle fournit une approche méthodique pertinente. Ainsi, dans les étapes de celle-ci, on convoque des outils de travail collaboratif, facilitant le dialogue avec les autres métiers de la conception, en représentant le point de vue du design, tout en garantissant la maîtrise des aspects perceptibles d’un objet à concevoir. La généalogie d’objets représente valablement les référents qui conduisent au processus d’identification de tout objet, la micro psychologie permet de représenter des aspects expérientiels de l’usage dans une alternative phénoménologique à une approche ergonomique. De nombreuses représentations intermédiaires sur le chemin de la matérialisation de l’objet futur permettent le design du sensoriel, pour que ce qui soit perçu en premier d’un objet nouveau ne soit pas conçu en dernier.
design, évaluation sensorielle orientée conception, micro psychologie, généalogie d’objets,
Définitions du design industriel
« Le design sera industriel ou ne sera pas»
P. Le Quément,
Directeur du Design Renault
Paris, La Défense Mai (1994)
Il est de coutume de débuter une présentation du design par sa définition officielle. " Le design est une activité créatrice dont le but est de déterminer les qualités formelles des objets produits industriellement". Par qualités formelles, on ne doit pas seulement entendre les caractéristiques extérieures, mais surtout les relations structurelles et fonctionnelles qui font de l’objet une unité cohérente ».
Plus récemment, les pratiques du design s’étant stabilisées entre agences de prestation de service et structures intégrées aux entreprises, on peut citer l’une d’entre elles, pionnières dans l’intégration du design à un niveau global, qui nous livre sa définition.
« De formation artistique et technique le designer a, dans une entreprise comme Renault, la responsabilité de tout ce que perçoit le consommateur ».
Revendiquer cette responsabilité reste un défi ; d’autant plus lorsque l’on connaît la prédominance des aspects visuels présents dans le processus de Conception. La perception du consommateur ne serait que visuelle ? Le design sensoriel est prêt à prouver le contraire et rendre possible la revendication d’avocat du consommateur.
Entre création et conception
La pratique du design industriel se trouve aux confins de la création, de l’invention et de la conception d’objets. La création se retrouve être un terme utilisé dans les métiers de la mode (créateur de modes). « Créer » est, tout à la fois, un terme quasiment romantique (en tout cas « magique ») et individualiste.
Le design apparaît comme une synthèse entre création et invention. Le designer industriel conserve très fortement ancré cet aspect individualiste dans sa pratique qui convient davantage à la conception d’objets simples, sans mécanismes complexes, ni technologies à intégrer. Ce qu’un homme seul, peut maîtriser du produit y compris dans ses contraintes de fabrication, un designer industriel peut revendiquer cette maîtrise avec une volonté affirmée de donner du sens au produit conçu.
Quand la conception de produits échappe à un individu seul, le designer industriel revendique plus ou moins arbitrairement ce rôle d’avocat du consommateur.
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire